La mobilité d’hier, d’aujourd’hui et de demain
La mobilité est le fait de se déplacer d’un point A à un point B. Dans le cadre d’un voyage on pourrait dire d’un point A à un point Z avec une série de trajets intermédiaires B, C, D dans différentes zones géographiques et par différents moyens de transport combinés (Soit l’intermodalité).
C’est cette mobilité qui nous permet de voyager plus ou moins loin pour découvrir le monde, rencontrer nos partenaires, clients et bien d’autres choses encore. Il y a la mobilité loisir (qui regroupe aussi les voyages affinitaires et religieux), la mobilité pour le commerce que l’on appelle aujourd’hui « voyage d’affaires » et le « fret » pour les déplacements de marchandises.
Il n’est pas complètement dénué de sens de rappeler que l’homme s’est toujours déplacé depuis la nuit des temps, a toujours échangé, commercé, voyagé pour de multiples raisons. La découverte, l’exploration et surtout les échanges, la parole contrairement aux autres animaux font notre humanité.
Nous avons fait le choix chez les Sherlocks de ne pas aborder la mobilité sous le prisme unique de l’écologie comme beaucoup de nos confrères l’ont fait.
Nous pensons que pour comprendre le présent et l’avenir il faut d’abord comprendre son passé et donc quels ont été les modes de transport dans l’histoire de l’humanité jusqu’à aujourd’hui et les liens étroits entre la mobilité et les évolutions sociétales et inversement.
Pour cette raison nous abordons ici l’histoire de la mobilité et les enjeux jusqu’à nos jours avec la démocratisation notamment du voyage loisir en imaginant globalement comment cette mobilité peut évoluer dans le futur tout en s’accordant à tous les enjeux du monde et de nos nouveaux modes de vie, codes sociaux.
1/Quels sont les modes de transport d’hier jusqu’à aujourd’hui ?
Nous avons sélectionné une partie des modes de transport dans l’histoire de l’humanité jusqu’à nos jours :
- 8000 Avant J.-C : Les pirogues
- 6000 Avant J.-C : Les skis
- 3500 Avant J.-C : Les chars
- 1500 Avant J.-C : Les galères
- 600 Avant J.-C : Les charriots
- 15e : Le caraque : Grand navire de la fin du Moyen Âge
- 16e : La diligence
- 1783 : La Montgolfière
- 1785 : Le bateau à vapeur
- 1804 : La locomotive à vapeur
- 1852 : Le ballon dirigeable
- 1885 : La moto
- 1886 : La voiture
- 1903 : L’avion
- 1984 : Le Train à sustentation magnétique : Maglev : Japon
- 2009 : La voiture en pilote automatique : prototype
- 2015 : La voiture à hydrogène
Une vidéo imagée de « The Atlantic » en anglais propose une animation de l’évolution de la mobilité dans l’histoire de l’humanité plus exhaustive : https://youtu.be/FaLCQo8NJFA
Et une autre en français de « la Fondation La main à la pâte » : https://youtu.be/yGHg0LhxjHo
2/L’histoire de la mobilité et les transformations de la société
Les premiers transports
C’est au cours de la période néolithique en Mésopotamie (actuelle Irak) que les derniers hommes de la préhistoire changèrent radicalement leur mode de vie.
De nomades, ils devinrent sédentaires, d’où la naissance de l’agriculture et de l’élevage. Dès lors, les civilisations se sont efforcées d’établir des voies de communication et de créer des moyens de déplacement. Les premiers transports voyaient le jour.
L’invention de la roue et les premières routes : Les chars
L’invention de la roue au IIIème siècle avant J.-C a permis le développement de nouveaux moyens de transport souvent tirés par des animaux comme les chars. Cela coïncide avec la construction des premières routes terrestres.
La première route pavée quant à elle fut construite vers 312 avant J.-C par le censeur Appius Claudius Caecus : la voie Appienne. Elle joignait Rome à Capoue, puis fut allongée pour rejoindre Brindisi.
A son apogée, Rome disposait de voies rayonnant jusqu’aux confins de son empire, totalisant 80 000 kilomètres.
Ces routes étaient des voies commerciales et militaires pour tout l’empire romain.
Les embarcations fluviales et maritimes
Dans l’Histoire, les fleuves et la mer sont également très tôt utilisés comme moyens de déplacement, tant pour les hommes que pour les marchandises. Si les toutes premières embarcations rudimentaires comme les pirogues furent utilisées uniquement par des pêcheurs, des constructions plus grandes et plus sûres ont permis, par la suite, de parcourir de plus longues distances.
Les chemins de fer
Si l’on attribue le terme de chemins de fer aux premiers chariots circulant sur des blocs de pierre creusés, poussés ou tirés par des esclaves, la naissance de ce moyen de transport remonte au VIème siècle avant J.-C. Les premiers wagons tractés par des chevaux sont ensuite apparus en Grèce sous l’Empire romain.
Mais c’est en Cornouailles, en 1804 que la locomotive à vapeur construite par Richard Trevithick apparaitra. Elle jouera un rôle fondamental dans la révolution industrielle en Angleterre.
Par ailleurs, l'invention du chemin de fer et le développement du réseau ferré au XIXe siècle ont abouti à la croissance de villes au bord de la mer facilement accessibles pour les citadins britanniques.
Ces siècles connaîtront la naissance du tourisme moderne par les anglais grâce au chemin de fer dont nous parlons dans le prochain chapitre dédié à la relation entre la mobilité et le tourisme.
L’automobile
Le premier véhicule automobile fut inventé en 1769 par Joseph Cugnot : Fardier Cugnot mais c’est Edouard Delamare-Deboutteville qui inventera en 1883 le premier modèle à essence. Il déposera un brevet mais ne fabriquera pas l’auto.
Trois ans plus tard, en 1886, l’Allemand Cari Benz fabriquera la première automobile qui est en fait un tricycle à moteur. L’industrie automobile est née.
C’est Henry Ford aux Etats-Unis avec sa Ford T en 1900 qui démocratisera l’utilisation de l’automobile comme un transport quotidien individuel et rapide.
Progressivement, la voiture ne deviendra plus seulement un objet de luxe. L’automobile a révolutionné le transport et entraîné de profonds changements sociaux notamment dans le rapport des individus à l’espace.
Cette mobilité a favorisé le développement des échanges économiques et culturels et conduit au développement de nouvelles infrastructures (routes, autoroutes, parkings) qui ont changé la face du monde.
Le développement de l’automobile familiale et les congés payés ont, entre autres causes, permis le développement très rapide du tourisme pour tous et pas seulement d’une élite aristocratique et financière.
L’aviation
Des siècles d’études et d’expérimentations précèdent le premier vol réussi d’une machine. Dès l’Antiquité, les légendes font souvent référence à la faculté de se déplacer dans les airs. Les philosophes grecs pensent qu’on peut y parvenir en s’inspirant du vol des oiseaux.
La première forme connue d’appareil volant est le cerf-volant, inventé en Asie. Il faut attendre le XIIIème siècle pour qu’un savant anglais, Roger Bacon, mène des études sur les machines volantes, qui le conduisent à la conclusion suivante : l’air doit pouvoir supporter un appareil, comme l’eau supporte les bateaux.
Au début du XVIème siècle, Léonard de Vinci rassemble des données sur le vol des oiseaux, qui l’amène à imaginer l’hélice et le parachute. Il aurait ainsi pressenti plusieurs appareils : l’hélicoptère, conçu pour s’élever sous l’effet d’un rotor à axe vertical, et le planeur, composé d’une aile fixée à un cadre et destiné à embarquer un passager.
Les concepts de Léonard de Vinci sont fondés sur l’utilisation de la force musculaire humaine, en fait inapte à faire voler l’appareil dessiné. Néanmoins, le Florentin occupe une place importante dans l’histoire de l’aviation au regard des innovations techniques qu’il a formulées.
La révolution industrielle aidant, c’est au XIXème siècle que l’étude des engins volants donne lieu à des applications pratiques.
Le 17 décembre 1903, l’avion des frères Wright décolle et effectue quatre vols successifs. L’aviation est née.
Avec l’aviation le monde est devenu accessible à quelques heures seulement de Paris entraînant des changements majeurs dans la manière de faire du commerce : la mondialisation des productions.
C’est aussi une révolution sociale avec l’internationalisation des entreprises et la multiplication des échanges humains : voyages d’affaires mais aussi démocratisation des déplacements loisirs accentués par l’accessibilité économiques de ces ailleurs grâce aux charters après-guerre (1954) puis aux compagnies low cost plus récemment.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourisme
https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2015/03/05/breve-histoire-du-tourisme/
3/La mobilité et le voyage/le tourisme
Avant le tourisme moderne
La mobilité a toujours existé mais qu’en est il du concept de « Voyage » ? Le mot « voyage » fait son apparition au 15ème siècle seulement. On parlait auparavant à l’époque médiévale « d’itinéraire ».
Au moyen-âge les marchands, soldats, moines, ou encore troubadours parcourent un territoire qu’ils commencent à connaître grâce aux cartes et aux récits des explorateurs. Ils se déplacent pour commercer ou conquérir, informer et même enseigner. Les infrastructures s’organisent : entretien des routes, gîte, couvert et protection des voyageurs se mettent en place le long des principaux axes.
Mon cher Watson ! Déjà le tourisme était donc un formidable outil de développement dans tout l’écosystème économique ?!!
Les voyages commerciaux se développent avec les croisades et des comptoirs sont ouverts dans divers ports méditerranéens. Ces échanges commerciaux favorisent l’import de produits orientaux sur les marchés occidentaux (route de la soie).
En parallèle des voyages commerciaux, les voyages religieux ou pèlerinages démocratisent les premières formes de tourisme non commercial. Dès le XIIIème siècle des voyages organisés sont proposés de Venise à Jaffa aller-retour, avec séjour à Jérusalem.
Le voyageur plus fortuné ne se contente pas de visiter les lieux saints : sur les pistes d’Egypte et de Syrie, il découvre le caravansérail. Ce type d’établissement, construit autour d’une cour centrale, comporte des cellules à l’étage pour la nuit ; il abrite les caravanes avec leurs bêtes et le gîte est souvent gratuit.
L’invention du tourisme moderne
Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, que le tourisme, le voyage tel que nous le connaissons aujourd’hui fait son apparition avec les anglais grâce au "grand tour", à l’origine du mot anglais "tourist", soit "voyage circulaire". En français, le terme "touriste" (1803) s’emploie pour désigner des "voyageurs qui ne parcourent des pays étrangers que par curiosité et désœuvrement, qui font une espèce de tournée dans des pays habituellement visités par leurs compatriotes" et "se dit surtout des voyageurs anglais en France, en Suisse et en Italie".
C’est également aux britanniques que l’on doit l’apparition du tourisme moderne. Le début de cette industrialisation du tourisme fut une invention britannique durant ce siècle, avec notamment la création de la première agence de voyage par Thomas Cook. Cette activité répondait aux besoins croissants de déplacement des Britanniques, dont le pays fut le premier État européen à s'industrialiser.
Dans un premier temps, ce sont essentiellement les nobles, bientôt suivis par la bourgeoisie formée par les propriétaires des moyens de production : les usines, les commerçants et progressivement la nouvelle classe moyenne qui bénéficièrent de temps libre. Mais pour cela, encore fallait-il avoir l'idée et l'envie de voyager.
Dans ce contexte, les expositions universelles jouèrent un rôle considérable dans le développement de l'activité touristique. Elles constituèrent des buts de voyage fort appréciés et prisés, à commencer par la première exposition universelle de Londres, en 1851, qui attira plus de six millions de visiteurs, fascinés par l'attrait et l'éclat des expositions mais aussi du bâtiment qui les accueillait, le Crystal Palace.
Hey mon cher Watson ! Tripadvisor, Airbnb, Booking.com et autres opérateurs du voyage n’ont donc rien inventé ! L’entrée dans le voyage par les expériences a toujours existé «since the beginning of tourism» !
L'origine britannique de cette nouvelle industrie est attestée par de nombreux noms :
- A Nice, la longue esplanade le long de la mer est encore connue comme la « promenade des Anglais ».
- Dans de nombreuses stations touristiques de l'Europe continentale, les palaces ont des noms comme Hôtel Bristol, Hôtel Carlton ou Hôtel Majestic.
C’est Stendhal qui francisera officiellement le terme «Tourism» en 1838 dans ses « Mémoires d’un touriste », livre de voyage où il décrit son voyage de plusieurs mois en France.
Watson (englishman of course !) nous dit dans l’oreillette que Stendhal (le frenchy) fut l’un des premiers reporters voyages !
Aujourd’hui on peut aussi faire le parallèle avec les aventures de nos amis des échappées belles ou de j’irai dormir chez vous qui narrent avec les moyens de communication actuels leurs épopées voyages !
Les transformations du tourisme jusqu’à nos jours
Depuis le voyage a fait preuve d’une grande plasticité et s’est remarquablement diversifié pour répondre aux désirs de rencontre des individus, à leur soif de découverte des lieux et des sociétés, à leurs besoins de repos, de détente et de ressourcement, à leurs envies d’activités physiques ou d’achats. C’est l’activité qui a produit au cours des deux derniers siècles le plus de lieux, souvent dans des territoires jusque-là pas ou peu mis en valeur par l’homme, comme certains littoraux ou quelques hautes montagnes. Il a transformé le sable, la neige, la glace ou les ruines en or. Il a offert des emplois là où, naguère encore, l’émigration était souvent la seule solution face à la misère. Mais, dès ses débuts, il a fait l’objet de critiques, parce qu’il est accusé de défigurer des paysages, de transformer voire folkloriser les sociétés locales.
La généralisation des voyages, des déplacements de vacances, des excursions collectives, des croisières n’a pas seulement changé les mœurs, elle a modifié les conditions des échanges. On peut dire que le tourisme est devenu, parmi les “exportations invisibles”, l’une des plus importantes, car le touriste étranger apporte avec lui comme une manne ou plutôt, à la façon des alluvions du Nil, un appoint extraordinaire de richesse.
Source : https://eduki.ch/fr/doc/Dossier_14_histo.pdf
4/Les enjeux de la mobilité aujourd’hui
Rétrospective des liens entre la mobilité d’hier et l’apport sur le monde d’aujourd’hui
Au regard de l’histoire de la mobilité, nous pouvons déduire que les innovations industrielles et la démocratisation de l’accès à ces mobilités va de pair avec les modifications de nos modes de vie. Les échanges de marchandises comme les échanges humains ont été facilités par la mobilité. Le monde est devenu un village (la mondialisation) où les contrées jusque-là inaccessibles sont devenues très proches (migrations, voyages) par la réduction des temps de transport.
La mobilité plus localement par notre désir d’auto-mobilité a changé la face des villes : la congestion, les trajets pendulaires de longue distance etc.
La mobilité ne se réduit pas à une suite de déplacements : c’est un capital financier, social, cognitif que les personnes constituent et gèrent au cours de leur vie. Dans cette perspective, l’accès à la mobilité n’est pas également distribué parmi les classes sociales et constitue certainement un puissant facteur de discrimination et d’exclusion.
Il n’est aujourd’hui pas possible d’ignorer et de remettre en question l’apport que la mobilité a pu avoir sur le monde d’aujourd’hui.
L’enjeu écologique et la mobilité aujourd’hui
Etat des lieux
Actuellement nous sommes environ 7,7 milliards d’êtres humains sur terre. Ce nombre devrait atteindre 8,5 milliards en 2030 et 10 milliards en 2050.
Plus on est nombreux à table, plus mathématiquement nous devons partager nos richesses, nos terres et trouver des solutions afin d’aborder notre futur et protéger l’environnement. Ils sont peu nombreux ceux qui s’expriment ouvertement sur le lien très étroit entre le nombre d’êtres humains sur la planète et l’impact écologique.
Mais il s’agit bien de la raison première de la dégradation des environnements : les activités humaines et notre nombre !
Parmi les enjeux environnementaux, il y a les questions de l’alimentation, de l’énergie nécessaire à se loger (l’isolation, le chauffage), du numérique, de la consommation de produits hors alimentation et aussi bien entendu des transports qu’ils soient quotidiens ou ponctuels, pour les loisirs ou pour des activités économiques : échanges de marchandises (fret), déplacements professionnels etc.
Plusieurs études : INSEE, ADEME donnent des données précises sur la répartition du poids des GES (Gaz à effet de serre) par thématique et pour le transport, par mode de transport.
Nous nous inscrivons en décalage avec la pensée générale chez les Sherlocks car nous ne croyons pas qu’il soit pertinent d’opposer des thématiques d’optimisation écologique entre elles, pas plus qu’il n’est pertinent d’opposer des modes de transport entre eux.
En revanche, le « flygskam », honte de prendre l’avion dont la tendance a pris sa source en Suède n’est pas à ignorer car le transport aérien est une source d’émission de GES à optimiser (estimé avant la covid-19 à environ 3% des GES).
Il est également important de souligner que dans les transports le mode de transport routier constitue près de 80% de la consommation de GES, l’avion représentant une partie infime des émissions. Le secteur aérien étant au plus bas suite à la crise sanitaire de la Covid-19 il convient plus que jamais de ne pas le stigmatiser sans pour autant ne rien faire.
Concernant la mobilité routière la plus émettrice de GES via notamment l’utilisation de la voiture individuelle : outil de progrès dans les « libertés individuelles », il existe dès aujourd’hui des solutions de mobilité permettant d’optimiser également ce mode de transport.
Nous pensons que l’écologie a forcément un impact dès aujourd’hui sur nos façons d’aborder le monde dont la mobilité et qu’il s’agit de l’aborder de manière globale, transversale avec pragmatisme mais aussi optimisme afin d’allier écologie et progrès en recherchant tous les moyens possibles d’investissement pour optimiser chaque thématique dont celle de la mobilité.
Nous insistons sur l’idée de progrès car le monde est fini, la croissance ne peut être exponentielle certes mais cela n’enlève en rien l’idée de progrès par opposition aux discours de régressions culpabilisateurs que nous pouvons entendre presque chaque jour de la part de certains écologistes.
Si nous commençons ces discours culpabilisateurs jusqu’où irons-nous ? A l’eugénisme ? «Théorie cherchant à opérer une sélection sur les collectivités humaines à partir des lois de la génétique. » soit la sélection naturelle des êtres humains afin de limiter le nombre d’êtres humains sur la planète et ainsi diminuer l’impact global de l’humanité sur les aspects écologiques ? La question reste entière y compris et surtout dans un contexte d’urgence climatique !
Les réponses à l’enjeu écologique dans l’offre modale
Retour vers le futur
La première chose à laquelle on pense lorsque l’on est face à un challenge ce sont à nos moyens déjà à disposition. C’est exactement ce qu’il se passe aujourd’hui avec la mobilité !
- Les voyages longue durée si lointains où on prend le temps de découvrir les endroits que l’on visite ainsi que les personnes que l’on rencontre en mode « slow tourisme » reviennent à la mode à travers l’utilisation du train, des trains de nuit, les voyages en bus dernière génération, en bateaux de petite taille etc.
- La mise en avant des vols directs et l’utilisation de combinaisons en pré acheminement avec d’autres modes de transport : TGVair, bus etc.
- Le retour des vols charters qui sont optimisés en termes de nombre de rotations, de remplissage et de trajet (souvent directs) mais qui sont généralement opérés les samedis ou les dimanches sur une durée fixe de 8 jours/7 nuits ou 15 jours/14 nuits.
- L’optimisation des circuits au sein d’un continent ou d’un pays pour éviter autant que possible les étapes intégrant des vols intérieurs en privilégiant des moyens plus écologiques en fonction des pays (bus, train, bateau).
NB : Le mode de production du carburant utilisé pour chaque mode de transport étant différent en fonction des pays. (L’Allemagne pour prendre un pays qui nous est proche utilise majoritairement des centrales à charbon très émettrices de GES pour produire son électricité utilisée dans le ferroviaire. A l’inverse certaines compagnies aériennes ont déjà entamé leur transition écologique en adoptant une flotte d’avions moins émettrice de GES ainsi que d’autres actions d’optimisation.) Il convient par conséquent de ne pas faire de généralités sur les moyens de transport vertueux ou non vertueux et cela en fonction des pays visités. Cette question des modes de transport n’est pas aussi triviale que certains voudraient bien nous le laisser croire !
- L’utilisation des voies fluviales, du ferroutage, de l'aérien de loisir pour le fret.
- L’intégration dans les programmes touristiques d’hébergements éco responsable et faisant la part belle aux produits locaux, habitats adaptés à l’endroit qui ne riment pas forcément avec coût exorbitant. Le transport n’étant pas le seul levier de réponse écologique.
En complément des axes d’optimisation préexistants faisant leur retour : le choix du type d’appareil (Airbus A350 plus propre), la contribution carbone/contribution dans des projets vert, la protection des environnements et habitats (non destruction des écosystèmes), l’électrification des ports (comme il est prévu à Marseille) et bien d’autres actions sont possibles.
Le numérique/la data au service de la transition écologique en matière de mobilité
Préambule sur la place du numérique dans nos vies
Lorsque l’on parlait hier de révolution industrielle, nous parlons aujourd’hui de révolution numérique. La digitalisation est un des aspects majeurs du monde d’aujourd’hui et de demain dans les changements de pratiques de la mobilité.
Le numérique et le traitement de la data permettent à la fois de restreindre certaines mobilités et de les optimiser. Ce ne sont plus seulement les nouvelles formes de mobilité qui influencent nos modes de vie mais aussi le numérique présent dans toutes nos activités.
Le monde du business travel en pleine mutation
Le monde du travail s’est transformé avec les visioconférences, le télétravail qui constituent des modes de communication permettant de mieux préparer, optimiser les voyages d’affaires. Le concept de bleisure, de travail nomade s’est développé en même temps que le télétravail permettant de mixer travail à distance, dans un pays étranger et loisirs, découvertes des destinations visitées.
La data et l’optimisation transport : le MaaS, le transport à la demande, le dimensionnement des véhicules et la mobilité partagée
Avec l’accès à la data grâce à nos modes de vie très connectés via nos téléphones dans nos poches, il est aujourd’hui possible de collecter des données et communiquer des informations très facilement via des applications pour proposer des services toujours plus ambitieux et pertinents.
C’est dans ce contexte qu’est né le concept de MaaS (Mobility As a Service). Il s’agit au travers d’une application :
- De réunir le catalogue d’offres de mobilité.
- Connecter ces mobilités.
- De renseigner les usagers sur le trafic en temps réel, conseiller sur les meilleurs itinéraires à emprunter.
- Proposer des moyens de transport « à la demande ».
- De mettre en service des véhicules dont la taille correspond à la demande. (Dimensionnement).
- De proposer des offres de mobilité partagée : transports en communs et transports personnels partagés (acteurs de l’économie collaborative comme blablacar)
L’offre de transport est en train de changer d’une offre poussée vers une offre de transport en commun « à la demande » ou encore partagée (économie collaborative).
Dans l’autopartage, on peut d’ailleurs distinguer 3 formes de partage plus ou moins pratiques :
- L’autopartage en boucle : on rend le véhicule à la station de départ.
- L’autopartage en trace directe : on rend le véhicule à une autre station.
- L’autopartage « free floating » : on rend le véhicule dans une aire géographique précise.
Cette nouvelle manière d’aborder la mobilité est rendue possible grâce au numérique et offre également l’avantage d’optimiser les déplacements ce qui est une réponse concrète aux enjeux environnementaux de demain.
Les indicateurs de performances sociales et environnementales : nouvelle alternative aux seuls tris par prix ?
Certains opérateurs s’engagent dans la diffusion d’indicateurs clairs des meilleures combinaisons de transports en mettant en avant les qualités des produits commercialisés en parallèle de la variable tarifaire.
La SNCF a ainsi lancé son comparateur écologique pas tout à fait impartial qu’on se le dise puisque le train est forcément gagnant en France en tout cas en termes d’émissions de GES face au transport aérien. Et si l’argument en défaveur du train concerne les temps de trajet, la SNCF a eu la bonne idée d’indiquer le temps utile à bord pour contrer cet argument défavorable au train comparé au transport aérien.
Cette approche de communication sur la qualité de l’offre produit est également pratiquée dans le transport aérien souvent stigmatisé par rapport au train. C’est ce qu’a fait avec intuition et avant tout le monde la société IRWIGoo à Marseille et son outil YUCANGoo qui a mis en place des indicateurs de couleur (ecolabels) sur différentes variables des vols comme :
- L’empreinte carbone
- Le routing (vols via, stops, durées des escales)
- La qualité des compagnies aériennes (services à bord, espaces entre les sièges, satisfaction client, capacité à résoudre les problèmes, gestion à l'aéroport, service commercial...).
- La ponctualité
Google a récemment ajouté un indicateur d'empreinte carbone sur son moteur google flight également.
Cette approche rendue possible grâce au numérique peut être aussi pratiquée en agence avec du personnel spécialisé/formé et/ou des consultants externes et permet de rendre les voyageurs acteurs de leurs choix (on parle ici de consomm’acteurs).
Les enjeux restant à résoudre
Préambule
Si des solutions existent pour aller de l’avant vers une transition en faveur de pratiques plus écologiques, il reste encore des enjeux dont les opérateurs du voyage doivent s’emparer et l'État lui-même légiférer afin de se lancer dans une logique plus vertueuse.
Du côté des opérateurs du voyage et des pouvoirs publics
- Les durées de séjour des offres commercialisées : Faut-il continuer à proposer des offres en court séjour sur des destinations long courrier ou même moyen courrier, quelles sont les durées de séjour minimum acceptables ?
- La publicité/le marketing : Influencer des voyageurs à partir en city break plusieurs fois dans l’année ou à l’autre bout du monde pour rester dans un hôtel sans en sortir est ce une bonne chose ? Comment remet-on du sens dans les voyages lointains dans nos communications ?
- Le Revenue Management : Les tarifs du train étant peu incitatifs car parfois très élevés par rapport à l’offre aérienne sur le marché France (non ce n’est pas l’avion le transport des riches mais bien encore le train et quel dommage !)
- Les hubs dans le transport aérien : Le passage des lignes aériennes par des aéroports dit hubs notamment pour les vols internationaux n’est il pas un problème, en sachant qu’une escale accroît souvent de 50% le bilan carbone d'un trajet ?
- Les slots pour lesquels les opérateurs se battent et qui a d’ailleurs amené des compagnies aériennes à faire voler des avions à vide. Cela, pour conserver les jours et horaires de départ de leurs vols les plus susceptibles d’être choisis par les voyageurs pour optimiser les remplissages.
Du côté des pouvoirs publics
- Toutes les pratiques de dumping social et économique comme par exemple la distorsion de la concurrence (compagnies aériennes pas toujours les plus vertueuses aidées par de l’argent publique et qui vendent en dessous du coût de revient), la pratique appelée "pay to fly" : des pilotes qui payent pour voler etc.
- La délocalisation/mondialisation vs relocalisations des industries : quid du volume du fret aérien dont certains acteurs comme Amazon s’emparent, du fret maritime ? Des déplacements professionnels à l’autre bout du monde pour rencontrer ses fournisseurs ?
- Le sujet de l’accès aux territoires : l’aérien reste pour certains territoires le seul moyen de transport acceptable en termes de temps de trajet. L’arrêt du transport aérien constituerait même un risque pour la stabilité du tissu économique et social de ces territoires sauf si des lignes ferroviaires sont mises en place pour relier ces territoires isolés.
Les solutions qui n’en sont pas
En dehors des solutions évoquées par rapport à l’enjeu écologique certaines solutions ont été abordées par l'État mais n’en sont pas.
Ce sont toutes les solutions non incitatives comme :
- La taxation de certains modes de transport
- Le crédit carbone
- L’interdiction de publicité
Il en existe peut être d’autres que nous ne connaissons pas et il est clair que nous ne souhaitons surtout pas nous attarder sur ces « non solutions » mais il est important d’en parler pour expliquer pourquoi ces solutions n’en sont pas.
Elles n’en sont pas parce que ce sont des mesures contraignantes qui ne résonnent pas dans la tête des personnes.
Mon cher Watson : Avez-vous déjà vu un enfant à qui on interdit des choses être motivé pour bien faire l’autre chose qu’on voudrait qu’il fasse ? la réponse est non ! Il s’agit simplement de psychologie humaine.
L’autre point important qui fait que ces solutions n’en sont pas ce sont leur application concrète dans la vie réelle dans un monde mondialisé. Si ces interdictions ne sont pas globalisées (à l’échelle de tous les pays) cela ne peut fonctionner.
Pourquoi punir des élèves (par exemple les compagnies aériennes de notre pavillon national) pas forcément les plus mauvaises avec le bonnet d’âne pendant que les copains continuent la fête ?
5/La mobilité de demain
Préambule
Lorsque l’on parle de la mobilité de demain, nous avons en tête des mobilités qui font aujourd’hui objet de science-fiction mais qui pourront devenir réalité demain au même titre que Léonard de Vinci rêvait d’appareils volants au XVIème siècle. Mais dans un futur plus proche, la mobilité est déjà en transition.
Notre actualité
Le transport individuel électrique : une avancée mitigée
Dans notre actualité, la voiture électrique ou hybride est affichée comme la solution aux GES (et elle apporte des avancées sur les émissions des GES) mais ses batteries utilisent des ressources (le lithium exactement).
- D’une part ce minéral n’est pas exempt de conséquences sur les environnements d’où il est extrait.
- D’autre part, l’électricité elle-même est produite par l’énergie nucléaire en France et nous ne savons toujours pas comment recycler efficacement tous les déchets nucléaires.
- En troisième lieu, outre les problématiques de pollution qui semblent déplacées d’un point à un autre : tous ces minéraux ne sont pas des ressources inépuisables.
La voiture à hydrogène semblait être une belle option mais actuellement la majorité de l’hydrogène en France est produite par une solution qui émet beaucoup de gaz à effet de serre.
Les micro mobilités au service de l’intermodalité : une solution sur les parcours proches
Le vélo, trottinettes etc sont ce qu’on appelle des micro mobilités, elles sont des solutions alternatives aux moyens de transport habituels en ville mais qu’on se le dise ce ne sont pas non plus des solutions pour se déplacer très loin… Elles sont une partie seulement des solutions de la mobilité de demain qui, comme on l’a vu, est multimodale.
Repenser la mobilité : de la mobilité individuelle vers la mobilité collective
Les transports individuels n’apparaissent pas comme des solutions dans le futur de la mobilité où il y a un besoin de repenser notre mobilité au regard du nombre d’êtres humains que nous sommes sur terre.
Le futur sera forcément collaboratif y compris et surtout sur le sujet de la mobilité qu’elle soit en transport en commun, en voiture partagée autonome ou non d’ailleurs avec un changement complet de paradigme de la mobilité individuelle vers la mobilité collective.
Les innovations du futur
Les drones/voitures volantes : débat entre les inconvénients et les avantages de ces innovations
Les inconvénients
Les drones taxis/voitures volantes sont un sujet qui fait débat entre la praticité et la pollution auditive et visuelle additionnelle au transport routier.
Cette mobilité qui plus est si elle est aussi individuelle ne répond pas aux enjeux de mobilité collective nécessaire au nouveau paradigme de la mobilité tout comme la voiture autonome.
Les avantages
Dans un même temps, ces mobilités peuvent répondre aux enjeux de désenclavement de certains territoires.
On peut également imaginer des drones qui s’occupent de livraisons mais là encore, est-on prêts à ajouter de la pollution auditive et visuelle à celle déjà très présente avec le transport routier ?
Quelques-unes des innovations terrestres, semi terrestres
- L’hyperloop (un tube de transport à grande vitesse lancé en 2013 par Elon Musk).
- Le SpaceTrain (un aérotrain sur monorail propulsé par des moteurs électriques).
- Le Maglev (train japonais à sustentation électromagnétique).
- Le Skytran (système de tramway aérien à lévitation magnétique).
- Le 3D Express Coach (bus sur rails qui circulerait au-dessus du transport routier) et qui permettrait de libérer des voies de circulation.
- Le train qui ne s’arrêterait jamais en gare (Pour embarquer et débarquer les passagers, un wagon s'attacherait au train et un autre serait relâché dans le même temps) ce qui aurait pour effet des gains de temps importants. L’avantage c’est que cette innovation réutilise l’existant en l’améliorant.
Une vidéo vaut mieux que des mots : https://youtu.be/p9Ig19gYP9o,
Quelques-unes des innovations aériennes
- Le puffin (Avion à décollage et atterrissage Vertical).
- L’avion électrique.
- Le Clip-Air (Une aile volante équipée de moteurs à hydrogène liquide, sous laquelle s'accrocheront jusqu'à trois capsules en aluminium de la taille d'une carlingue d'Airbus pouvant être acheminées via le train vers des zones de livraison proches des entreprises.
Cette innovation est le tout en un de l’intermodalité, sur le papier il s’agit d’une alternative intéressante : https://youtu.be/GJPv-R5Yp-Y
Quelques-unes des innovations maritimes
- Les sea bubbles (taxis flottants) ou encore le flybus (bus flottant).
- Le Vindskip (cargo fonctionnant au gaz naturel liquéfié poussé par le vent, grâce à une coque gigantesque de 49 mètres de haut incurvée comme une feuille, qui jouera le rôle d'une voile).
Et l’espace dans tout ça ?
Pour les grands rêveurs que nous sommes, on parle bien sûr de voyage dans l’espace avec le space elevator.
Conclusion
Dans cet imaginaire des modes de transport d’aujourd’hui et de demain il y a bien sûr les rêveurs et les personnes beaucoup plus prudentes et très ancrées dans le présent qui nous parlent des enjeux de la mobilité au regard des risques de certaines formes de démocratisation de ces innovations sur notre environnement écologique.
Mais comme on l’a vu avec Francky Zapata, le marseillais avec son flyboard air qui a réussi l'exploit de traverser la Manche, avec une escale de ravitaillement, le 4 août 2019, la plupart d’entres nous sommes des petits enfants rêveurs devant les engins de mobilité et il est certain que nos ingénieurs « Léonard de Vinci des temps modernes », rêveurs invétérés n’ont pas fini de nous surprendre avec de nouvelles solutions à la fois modernes et écologiques !
Nous n’avons pas parlé de toutes les innovations possibles car elles sont nombreuses ni de tous les nouveaux carburants qui pourraient également faire partie de la solution. Ce qui est sûr c’est qu’il y en aura forcément au regard de la capacité de l’humanité à innover, inventer de nouvelles solutions !
Et le mot de la fin, un message très personnel :
Tous ensemble inventons un avenir mélangeant modernité et respect de nos environnements car cela est possible.
La jeunesse a besoin de cet espoir, de rêver en un avenir certes frugal mais heureux. Nous croyons ici chez les Sherlocks que nous pouvons construire ce monde là : tous ensemble : ingénieurs, professionnels des transports, inventeurs, professionnels du voyage avec la créativité, l’intelligence et les initiatives collectives !